Des dirigeants de syndicats, de trois fédérations syndicales mondiales et d'organisations alliées représentant 27 pays d'Afrique, d'Amérique latine et d'Asie-Pacifique se réuniront à Nairobi, au Kenya, à la mi-octobre pour lancer une nouvelle initiative syndicale visant à promouvoir une approche « voie publique » vers une transition énergétique juste dans les pays du Sud. L'objectif de la réunion est de jeter les bases d'une plateforme syndicale dirigée par le Sud qui se concentrera sur la manière de renforcer la réponse syndicale aux propositions d' « ajustement structurel vert » proposées aujourd'hui par les pays riches, le FMI et la Banque mondiale. La réunion de 3 jours réunissant 70 personnes à Nairobi intervient à un moment où l'on soutient de plus en plus une approche axée sur la voie publique en matière de transition énergétique et de protection du climat, capable de remédier aux échecs des politiques actuelles, inefficaces et régressives axées sur le profit. Ce soutien croissant se reflète dans Programme syndical pour un avenir énergétique public sobre en carbone (TUP) qui a été annoncé lors de la COP26 à Glasgow en novembre dernier.
« Les syndicats des pays du Sud doivent mener les efforts internationaux contre les politiques de transition juste et sans issue qui ont servi de manière disproportionnée le capital privé au détriment de nos services publics et ont aggravé les disparités de pouvoir néocoloniales. Tout en reconnaissant la diversité de nos contextes, les syndicats du Sud mondial sont confrontés à d'importants défis communs et sont renforcés en les identifiant et en les confrontant à une analyse partagée pour un parcours public. » —Everline Aketch, Ph.D., secrétaire sous-régionale de Public Services International pour l'Afrique anglophone
« Notre objectif à Nairobi est d'abord de nous unir en tant que syndicats du Sud mondial et de commencer à proposer une alternative à « l'ajustement structurel vert » basée sur l'approche de la voie publique. Ensuite, jeter les bases d'une plateforme permettant une coordination et des discussions continues afin de soutenir cette alternative. » —Josua Mata, directeur exécutif, SENTRO, Philippines
« En tant que syndicats latino-américains, nous espérons que la réunion établira un processus et fournira une plate-forme pour une coopération syndicale Sud-Sud plus rigoureuse autour de la recherche, de l'analyse et de la prise en compte d'options programmatiques orientées vers l'action pour la justice sociale. » —Adolfo Aguirre, coordinateur national des travailleurs de l'industrie (CNTI-CTA-A) et secrétaire aux relations internationales de la CTA-A d'Argentine
« À Nairobi, nous nous concentrerons sur des questions telles que la pauvreté énergétique persistante, le manque de transports publics, la négligence de la planification de l'adaptation, notre besoin de reconstruire les actifs publics et la croissance des industries extractives telles que l'exploitation minière. J'ai hâte d'avoir des discussions avec mes camarades sur la manière dont nos syndicats du Sud et du Nord peuvent travailler avec leurs alliés pour élaborer un programme international commun centré sur les biens publics mondiaux. » —John Mark Mwanika, Fédération internationale des ouvriers du transport et Syndicat fusionné des travailleurs des transports et des industries diverses (Ouganda)
« Le projet TUED est né de discussions commerciales lors de la conférence Rio+20 sur le développement durable de 2012, au cours de laquelle certains syndicats souhaitaient développer une alternative au modèle néolibéral de « croissance verte ». Après 10 ans passés à élaborer une analyse indépendante et à constater le soutien croissant des syndicats à cette analyse, nous sommes ravis de réunir des syndicalistes des économies en développement à Nairobi, au Kenya, pour commencer à développer une plateforme capable de résister à « l'ajustement structurel vert » et au colonialisme politique et de proposer une voie énergétique publique. » —Irene HongPing Shen, Syndicats pour la démocratie énergétique (TUED)
La réunion de Nairobi a été soutenue par les syndicats du réseau TUED, le bureau de Rosa Luxemburg Stiftung-NY et la School of Labor and Urban Studies de la City University de New York.