Après le début de la pandémie de COVID-19 au début de 2020, les appels en faveur d'un GGND et d'un engagement en faveur des objectifs de développement durable se sont intensifiés. En juillet 2020, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a déclaré : « Le système politique et économique mondial ne fournit pas les biens publics mondiaux essentiels : santé publique, action pour le climat, développement durable, paix... nous avons besoin d'un nouveau pacte mondial pour garantir que le pouvoir, la richesse et les opportunités soient partagés plus largement et plus équitablement au niveau international ».
Rédigé par le coordinateur du TUED, Sean Sweeney, l'article soutient qu'un GGND de la gauche doit se distinguer de l' « économie de la reprise » verte. De nombreux progressistes basés dans le Nord sont à l'aise pour parler de la nécessité de « davantage d'investissements publics » et de la nécessité d'une « action climatique ambitieuse », mais nombreux sont ceux qui restent vagues ou agnostiques sur les questions de propriété et de contrôle publics.
L'article soutient qu'une approche peu judicieuse de l'investissement public affaiblit les arguments en faveur d'un GGND. Il montre comment l'accent mis actuellement sur la « réduction des risques » de l'investissement privé signifie que l'argent public est utilisé pour rentabiliser ce qui ne serait pas rentable autrement. Le plan de relance d'Obama de 2008, le plus récent Green Deal pour l'Europe et la loi sur la reprise de l'inflation de l'administration Biden qui engage 369 milliards de dollars de dépenses publiques pour garantir des flux de revenus et des bénéfices à long terme pour les investisseurs et les développeurs, principalement privés. Le plus récent »Partenariats pour une transition énergétique juste » et l'accent mis sur le « financement mixte » s'inscrivent dans le prolongement de cette approche.
En explorant en profondeur les racines de la politique climatique néolibérale, Au-delà de la guérison montre comment un discours de « reprise » a contribué à dissimuler et à perpétuer les échecs de l'approche actuelle axée sur les investisseurs en matière de transition énergétique et de protection du climat. Depuis plus de trente ans, cette approche s'est révélée inefficace en termes de réduction des émissions à l'échelle de l'économie. Sweeney décrit cette politique comme échec résilient, dont l'ampleur n'est pas toujours bien comprise.
L'énergie : le moyen de production
L'article soutient qu'un GGND de gauche doit considérer l'investissement public comme un moyen d'étendre la propriété publique, les systèmes énergétiques et les chaînes d'approvisionnement critiques constituant une cible prioritaire.
La propriété publique de l'énergie donne aux gouvernements le pouvoir de s'éloigner du régime hautement marchandisé de « l'énergie contre le profit ». Plus que n'importe quelle option politique, le contrôle de l'énergie permettra aux gouvernements d'être mieux placés pour faire avancer la transition énergétique à l'échelle de l'économie de manière à contrôler puis à réduire les émissions tout en luttant contre le chômage, les inégalités et d'autres problèmes sociaux. Il peut préparer le terrain pour le type d'interventions radicales en matière d'économie politique qui sont nécessaires pour faire face au changement climatique, affronter le pouvoir politique des intérêts des combustibles fossiles et intercepter la dynamique du capitalisme de « croissance sans fin ».
Ce qu'il y a dans le journal :
Première partie résume les arguments en faveur de la propriété publique de l'énergie et explique pourquoi une approche irréfléchie de l'investissement ne peut pas atteindre les objectifs de développement durable liés au climat et à l'énergie.
Deuxième partie attire davantage l'attention sur un trait commun des discussions sur un GGND de gauche et sur le manque d'attention accordé à la propriété publique.
Troisième partie explique comment l'idée de « fourniture privée de biens publics » s'est imposée au début des années 1990. Au cours de cette période, l'approche du changement climatique axée sur les investisseurs des néolibéraux a fini par dominer les négociations de l'ONU autour des protocoles de Kyoto et l'adoption de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC).
Quatrième partie rpasse en revue certains des changements survenus dans le système multilatéral depuis la crise financière de 2007. Il comprend trois sous-sections :
* La première sous-section explique comment la politique climatique néolibérale est devenue étroitement associée à un programme de relance verte pendant la Grande Récession qui a suivi le krach financier de 2007. Bien que parfois présenté sous la forme d'un GGND, le programme de relance s'inscrivait en fait dans la continuité de l'approche favorable au marché qui avait été mise en place depuis la négociation du traité de Kyoto dans les années 1990. Les plans de relance mis en œuvre à la suite de la crise de 2007 ont contribué à dissimuler les échecs de la politique néolibérale en matière de transition climatique et énergétique d'une manière tout à fait pertinente dans le cadre des discussions d'aujourd'hui.
* La deuxième sous-section décrit la prise de contrôle des institutions des Nations Unies par des entreprises de 2008 à aujourd'hui. Cela a conduit à une situation dans laquelle les institutions publiques ne peuvent pas ou ne veulent pas remettre en question les conceptions et les priorités des entreprises privées et des intérêts financiers.
* La troisième sous-section met en lumière certains des développements survenus depuis le début de la pandémie et le retour de la reprise économique. Il décrit la crise croissante du cadre politique actuel et les problèmes liés au régime d'investissement fondé sur le financement mixte.
L'article a été soutenu par le bureau de New York de la Rosa Luxemburg Stiftung—New York.
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* Remarque : le formatage des versions traduites sera mis à jour prochainement.