La nécessité de « fixer un prix sur le carbone » afin de stimuler et d'encourager des modèles d'investissement et des pratiques industrielles sobres en carbone est au cœur de la politique climatique néolibérale depuis le début des années 1990. Il est temps de porter un regard critique sur cet engagement politique fondamental, en particulier l'échange de quotas d'émission, et sur la manière dont les syndicats y ont répondu.
On attend beaucoup des marchés du carbone dans les années à venir. L'Accord de Paris de 2015 a approuvé l'expansion des marchés du carbone par le biais du « mécanisme de développement durable » et des contributions prévues déterminées au niveau national (INDC) qui ont été intégrées à l'accord. En outre, dix ans se sont écoulés depuis le lancement en 2005 du système d'échange de quotas d'émission de l'Union européenne (EU ETS), le plus important du genre au monde. Dès son lancement, le programme est immédiatement devenu le fleuron désigné de ce qui devait devenir, au fil du temps, un marché du carbone beaucoup plus vaste et peut-être mondial. De même, 2016 marque le dixième anniversaire de la publication historique Economics of Climate Change, connue sous le nom de Stern Review, qui a également identifié le commerce du carbone et la tarification du carbone en général comme étant peut-être le principal mécanisme politique visant à réduire les émissions. Il s'est donc écoulé suffisamment de temps pour examiner les espoirs et les attentes d'il y a dix ans à la lumière de ce qui a été réellement réalisé depuis.
Dans ce contexte, il est nécessaire d'examiner les débats syndicaux autour de cette question. Ces débats se sont déroulés principalement (mais pas entièrement) au sein de l'Union européenne, mais ils pourraient être le précurseur d'une discussion syndicale plus large si, comme cela semble probable, des tentatives d'élargir les marchés du carbone dans les années à venir. Il est fort possible que les préoccupations concernant les « fuites de carbone », exprimées ouvertement par les syndicats depuis plus de dix ans, entrent en conflit avec les efforts des syndicats visant à inciter les gouvernements à relever leur niveau d'ambition en termes de réduction des émissions.
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