Le monde s'éloigne-t-il vraiment des combustibles fossiles ? Examiner les preuves.
En 2015 et 2016, un certain nombre de personnalités publiques et politiques importantes ont fait des déclarations laissant entendre que le monde « s'éloigne des combustibles fossiles » et que la bataille contre les émissions de gaz à effet de serre (GES) et le changement climatique était donc en train d'être gagnée. Ces déclarations sont souvent accompagnées d'assurances selon lesquelles la transition vers les énergies renouvelables et une économie sobre en carbone est à la fois « inévitable » et déjà bien entamée, et que la croissance économique sera bientôt « découplée » de niveaux d'émissions annuels dangereusement élevés. Cet optimisme a également été accepté par une partie du mouvement écologiste, et même par certains syndicats.
Les énergies renouvelables et la réalité
Si les optimistes de la « croissance verte » ont raison, les implications politiques pour les syndicats et les mouvements sociaux sont profondes. Pour les syndicats, cela signifierait de se concentrer de manière agressive sur la nécessité de protéger les moyens de subsistance des dizaines de millions de travailleurs du monde entier qui travaillent actuellement dans le secteur des combustibles fossiles et de se mobiliser autour du principe d'une « transition juste » inscrit dans la préface de l'Accord de Paris. Mais cela signifierait également que la nécessité de mener une lutte politique déterminée et prolongée contre l'expansion des combustibles fossiles et « l'extractivisme » deviendrait immédiatement moins urgente. Dans ce scénario, les efforts des syndicats devraient à juste titre se concentrer sur les travaux visant à façonner le prochain système énergétique qui renaîtra des cendres de l'ancien.
Mais que se passerait-il si les proclamations annonçant la disparition des combustibles fossiles étaient fausses ? Et si la « dynamique » n'avait pas changé et que la transition vers l'énergie basée sur les énergies renouvelables n'était ni inévitable ni bien engagée ? Dans ce cas, la lutte contre le modèle de propriété actuel qui stimule la croissance des combustibles fossiles et de l'extractivisme, c'est-à-dire la lutte pour le contrôle démocratique et la propriété sociale de l'énergie, reste vitale. Cela exigerait un redoublement des efforts et de l'engagement dans toutes les sections de notre mouvement. Cela signifierait que le niveau d'urgence de la lutte pour la démocratie énergétique doit être accru, que l'activisme doit être intensifié et que de nouvelles approches doivent être adoptées, encouragées et approuvées.
Leur optimisme et le nôtre
Dans ce neuvième document de travail du TUED, les auteurs Sean Sweeney et John Treat documenter les récentes affirmations du discours optimiste de la « croissance verte » ; examiner les preuves fréquemment utilisées pour la légitimer et la soutenir ; puis considérer ces preuves dans le contexte des tendances générales du système énergétique mondial, en s'appuyant sur une série de principales sources de données récentes.
L'analyse de l'article montre que, malheureusement, le monde est pas « s'éloigner des combustibles fossiles », loin de là. Le récent optimisme selon lequel « nous sommes en train de gagner » est mal fondé, trompeur et désarmant. Elle doit donc être rejetée et remplacée par une perspective plus sobre qui suscite l'espoir et la confiance, non pas en raison d'une interprétation sélective et trompeuse des données, mais du mouvement mondial croissant en faveur de la justice climatique et de la démocratie énergétique, doté d'objectifs programmatiques clairs et d'un engagement ferme à les atteindre.
Les syndicats sont invités à diffuser le document et à utiliser son contenu pour stimuler les débats sur la politique énergétique et l'action politique.
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