Le terme « démocratie énergétique » fait désormais partie du discours syndical sur l'énergie et le changement climatique, ce qui n'était pas le cas il y a deux ou trois ans. Un nombre croissant de syndicats, ainsi que des organismes régionaux tels que la Confédération syndicale des Amériques, réclament un contrôle démocratique de l'énergie, une « reconquête » du secteur de l'énergie dans la sphère publique et une transition juste vers une économie à faibles émissions de carbone basée sur les énergies renouvelables. Mais le contenu réel et potentiel du terme « démocratie énergétique » doit être étoffé.
Il en ressort que la lutte pour le contrôle démocratique de la production d'électricité s'exprime sur plusieurs « fronts ». Trois fronts sont identifiés et discutés ici, et ils sont très présents ici. La démocratie énergétique s'exprime par la croissance des coopératives, le contrôle municipal de certaines fonctions et opérations et les efforts de réforme visant les services publics. Cependant, il existe un quatrième front qui se présente principalement sous la forme d'exemples historiques, à savoir l'approche « travaux publics » de la transition énergétique qui a si bien fonctionné au milieu du siècle dernier.
Nous pensons que les syndicats peuvent s'engager dans cette lutte de manière à renforcer le contrôle des travailleurs et des communautés sur la production d'électricité et, potentiellement, à créer des syndicats. Mais il ne s'agit pas d'un plan d'action, mais plutôt d'un exercice de cartographie qui pourrait éclairer davantage les discussions au sein de la communauté syndicale internationale. Les manifestations de la démocratie énergétique restent actuellement très marginales au sein de l'économie mondiale et elles sont loin de bouleverser l'ordre énergétique établi. Mais cela pourrait changer, surtout si les syndicats s'impliquent sérieusement.