November 1, 2017
|        WORKING PAPER #
10
Sean Sweeney et John Treat

Pourquoi une approche basée sur le profit en matière d'énergie renouvelable ne permet pas de réaliser la transition énergétique, et pourquoi nous devons de toute urgence rechercher des alternatives publiques.

Pourquoi, dans un monde qui regorge de « capitaux inutilisés » et qui a désespérément besoin d'une transition énergétique juste, les niveaux d'investissement mondiaux dans les énergies renouvelables sont-ils si décalés par rapport aux objectifs climatiques ?

Dans le précédent Document de travail TUED #9, Transition énergétique : sommes-nous en train de gagner ?, nous avons évoqué au passage le grave déficit d'investissement dans les énergies renouvelables, dans le cadre d'un examen plus large des tendances générales du système énergétique mondial et des émissions de gaz à effet de serre. Dans cet article, nous avons abordé la question de l'investissement directement et en détail.

Première partie : Les réalités du déficit d'investissement

La première section du document montre comment les niveaux actuels d'investissement dans les énergies renouvelables, bien qu'ils aient généralement tendance à la hausse ces dernières années, sont loin des niveaux nécessaires pour atteindre les objectifs de « décarbonisation » présentés par les grandes institutions, et ne nous permettent même pas de réaliser le potentiel technique des ressources et technologies énergétiques renouvelables. Nous montrons également que, bien que les principales institutions politiques du monde reconnaissent le déficit d'investissement et ses implications, elles sont bloquées dans une « chambre d'écho » politique, dans laquelle les mêmes prescriptions erronées sont répétées et les mêmes espoirs déçus circulent dans un schéma de « pensée de groupe » biaisé par le marché.

Deuxième partie : Le plus grand échec politique de tous les temps ?

Cette section montre comment les principales hypothèses, les initiatives politiques et les mécanismes mis en place pour stimuler l'investissement dans les énergies renouvelables se sont révélés très erronés. Nous revenons ici sur les principaux arguments du Critique de Stern, l'étude historique de 2006 sur l'économie du changement climatique, qui a affirmé le rôle primordial du secteur privé, l'efficacité des marchés de l'électricité compétitifs et de la tarification du carbone comme moyens de promouvoir les énergies renouvelables, ainsi que la nécessité pour les politiques gouvernementales d' « envoyer des signaux » au moyen d'une approche « bâton et carotte » pour faire passer les entreprises vertes des marges économiques au secteur dominant.

Troisième partie : L'expérience « hors marché »

Cette section explique comment les États ont utilisé les subventions et les « certitudes » sous la forme de « partenariats public-privé » (P3) et de « contrats d'achat d'électricité » (PPA) pour tenter d'amener les énergies renouvelables à des niveaux permettant de réduire les émissions de manière significative et d'atteindre les objectifs climatiques. Nous montrons comment cette histoire s'est déroulée dans l'UE et comment une telle approche n'a pas résolu les problèmes sous-jacents auxquels sont confrontées les énergies renouvelables, à savoir leur incapacité à générer des niveaux de profit suffisants pour les investisseurs. Nous montrons également comment cette approche a conduit à un conflit économique et politique destructeur entre différents intérêts énergétiques à but lucratif.

Quatrième partie : Une calamité au ralenti ? Comment la « conception du marché » a créé un avenir risqué

Nous examinons ici l'impact que ces mesures « hors marché » ont eu sur les services publics traditionnels et sur l'ensemble du système énergétique, un domaine qui reçoit souvent une attention limitée. Le recours à des subventions pour protéger les énergies renouvelables de la concurrence sur le marché a provoqué une crise des investissements dans l'ensemble du secteur, avec des implications potentiellement graves pour le type de transition énergétique dont le monde a besoin au cours des prochaines décennies. Nous expliquons également comment les problèmes liés à la « conception du marché de l'énergie » sont susceptibles de continuer à exercer une pression sur les énergies renouvelables à but lucratif à l'avenir.

Cinquième partie : Le retour de l'État ?

Dans cette section, nous examinons plusieurs questions supplémentaires liées au régime d'investissement actuel : le rôle potentiel des investisseurs institutionnels ; la persistance des partenariats public-privé (PPP) dans le secteur de l'énergie ; la « financiarisation » des PPP ; et l'évolution des rôles des acteurs publics et privés. Nous examinons également les raisons de l'émergence très récente des obligations vertes et l'importance de la (faible) tendance au financement à long terme des énergies renouvelables.

Conclusion : La voie publique

Enfin, nous résumons brièvement la politique syndicale au niveau international. Nous constatons ici une confiance croissante dans les alternatives proposées par les pouvoirs publics, mais aussi un soutien persistant à la « croissance verte », un cadre à but lucratif élaboré par de grandes institutions telles que la Banque mondiale et des acteurs politiques influents tels que Nicholas Stern et Bloomberg New Energy Finance. Nous exposons ensuite les principaux arguments en faveur du financement public et de l'énergie renouvelable publique, ainsi que la nécessité de remettre en question l'approche existante en matière d'investissement dans les énergies renouvelables.

Téléchargez l'article complet ici.

Notes d'information

Pour des informations supplémentaires liées à cet article, y compris des citations de principaux acteurs politiques et des graphiques de données clés, veuillez télécharger les « Notes de fond » (pdf) ici.

Download full paper here